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Vidéo évasion à Nabeul: pleins feux sur l’avenir

« Vidéo évasion », c’est le mot d’ordre que se sont donnés 200 professionnels réunis du 20 au 24 mars dernier à Nabeul en Tunisie à l’initiative de Allintubes, de l’éditeur indépendant Proserpine, du magazine professionnel Vidéoclub et du spécialiste de la vente en gros, DCG. Délaissant chaque jour pour quelques heures les plaisirs tunisiens, plusieurs dizaines de responsables de vidéoclubs et les organisateurs se sont retrouvés pour trois colloques forts intéressants. Face au nouveau paysage audiovisuel français quelles seraient les capacités d’adaptation ou de réaction de toute une profession face à l’arrivée des chaînes privées, considérées comme autant de concurrents ? Avant d’entrer dans le vif de ce sujet, les détaillants ont tenu à mettre en avant les problèmes qu’ils rencontrent actuellement et qui sont autant de freins à la bonne rentabilité de leur commerce. Chaque vidéoclub représentant un cas d’espèce, nous n’entrerons pas dans les détails des revendications personnelles.

Nabeul Toutefois, quelques points fondamentaux ont fait l’unanimité : tout d’abord, les vidéoclubs ont interpellé les responsables de Proserpine, incontestable numéro 1 des éditeurs indépendants, sur les tarifs élevés qu’ils pratiquent. Il leur a été très justement répondu que si Proserpine achète des films à leur juste prix (et même participe activement à la production d’œuvres à 100 % françaises), il est normal en retour qu’il les
Vende en fonction du prix d’achat. Et d’imaginer que les vidéoclubs appliquent des tarifs de location en conséquence, à savoir en parité avec le prix d’une place de cinéma soit de 30 à 40 francs. Ce ne serait que justice. Nous avons tous en mémoire les pratiques faussement commerciales d’un certain nombre de vidéoclubs qui bradaient naguère les locations de leurs vidéocassettes à des prix assassins, c’est à dire 1 0 Francs, voire même 5 francs pour 24 heures. Et dont la seule conséquence a été de mettre en danger leur propre commerce, et de mettre à mal directement ou indirectement la politique même de la location de la vidéocassette en France.

Nabeul 2Comme l’a souligné Laredj Karsala, notre rédacteur en chef adjoint, la vidéo ne vit que grâce au cinéma, et à ce titre les deux industries doivent travailler de concert. Mais auparavant il est indispensable que la vidéo représente une véritable force dans le débat et mette de l’ordre dans sa propre organisation. Dans cette optique, une « charte » a Ote mise au point, basée sur sept thèmes, pour normaliser les rapports commerciaux entre les éditeurs et les vidéoclubs. La grande revendication sortie de ces trois colloques est la suppression de la redevance sur les magnétoscopes conformément aux promesses formulées par Jacques Chirac lors de sa campagne électorale. Nous ne pouvons laisser passer une telle occasion de revenir sur cette mesure unique, inique et surtout inefficace. Cette redevance freine l’achat de matériel et la location de cassettes pour ceux, nombreux, qui possèdent le fameux appareil, mais ne l’ont pas déclare. Nous nous faisons aujourd’hui l’Ocho d’une profession toute entière et bien sûr de tous les possesseurs de magnétoscopes, en publiant une pétition ferme et vigoureuse. Le Premier ministre doit tenir ses promesses.

Cette pétition, que vous serez nombreux A signer, sera adressée directement A Matignon. Dont acte. Pour conclure, sur le thème « la vidéo face à l’arrivée des télévisions privées », deux déclarations nous viennent a l’esprit : « Aux Etats-Unis, les sources d’images sont très nombreuses et la vidéo ne s’est jamais aussi bien portée », a souligné Laredj Karsala ; « J’ai un vidéoclub à Metz, vine (DO l’on peut capter 16 chaines. Au début, tout le monde était captive par ces chaines et délaissait la vidéo. Aujourd’hui, mon commerce ne s’est jamais aussi bien porte », a ajouté avec le sourire un détaillant lorrain. L’opération « Vidéo évasion » aura eu pour intérêt de clarifier la situation et de redonner confiance aux responsables d’un media qui a le vent en poupe, qui progresse doucement, mais surement.

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