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L’empire des vampires : Hammer, gentille maison mère

Quand on allait voir des films d’horreur, dans les années 60 (où sont-ils donc, les films d’horreur des années 60 ?), on était intrigué par ce nom emblématique, revenant comme un leitmotiv au début de chaque générique, véritable sésame-ouvre-toi de la caverne aux cauchemars : Hammer Films ! Pourquoi Hammer, désignant ces films dont on était « marteau »? Au départ, c’est le pseudonyme de William Hinds, un obscur acteur de théâtre des années 30 qui se faisait appeler Will Hammer.

En 1934, il fonde une petite compagnie : la Hammer Films, puis s’associe avec Enrique Carreras, exploitant prospère, pour créer une société de distribution indépendante. La Hammer Films produit alors quelques comédies et films musicaux puis, pendant la guerre, son activité est mise en sommeil. Celle-ci ne reprendra qu’en 1947 sous l’impulsion de Sir James Carreras, le fils du fondateur, lui-même père de William Carreras, qui deviendra un des réalisateurs de la firme. Le premier atout de la Hammer est qu’elle dispose de son propre distributeur, Exclusive Films. Le second sera la politique de production qu’elle adopte d’emblée : tourner des films à petits budgets, calculés au plus juste à partir de la moyenne des recettes espérées. A ce tarif, la jeune Hammer ne peut se payer de stars, mais Sir James a remarqué le gros succès populaire des pièces policières à la radio. Il décide d’en lancer des adaptations, et la Hammer commence à se développer tranquillement. Au début des années 50, nouvelle étape : l’ouverture sur le marché américain.

Hollywood La Hammer fait venir d’Hollywood des acteurs de second ordre pour tourner des séries B à bon marché. Ainsi, pour le compte de la RKO, on confectionne rapidement quelques aventures du « Saint » de Leslie Charteris. C’est en 1952 que Terence Fisher entre à la Hammer pour exécuter ce genre de travaux : des thrillers feuilletonesques avec, déjà, un soupçon de fantastique. Bientôt, les histoires de Martiens se multiplient aux États-Unis, où se répand la psychose des soucoupes volantes : Fisher se lance lui aussi dans la SF. En 1955, c’est Val Guest qui porte à l’écran, sous le titre « Le monstre », une aventure du professeur Quatermass, héros d’un feuilleton TV à succès. D’autres épisodes suivront… Et Joseph Losey lui-même vient tourner « Les damnés ». Mais le gros coup, qui fait entrer la Hammer dans la légende du cinéma, c’est le triomphe phénoménal, en 1957, de « Frankenstein s’est échappé », premier fleuron d’une longue série de transposition des grands mythes fantastiques. Une petite équipe se forme : le metteur en scène Terence Fisher, les comédiens Peler Cushing et Christopher Lee, le scénariste Jimmy Sangster, qui va s’attaquer systématiquement à tous ces monstres inoubliables qui sont apparus dans l’expressionnisme allemand ou les productions Universal des années 30. Mais cette fois, il y a un atout supplémentaire : le flamboyant technicolor qui donne enfin au sang sa plus belle écarlate.

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